Une pensée à contre-courant : Trump, la promesse brisée d’une grandeur retrouvée

Contrairement au récit médiatique souvent centré sur les « promesses tenues » ou sur l’idée que Donald Trump « dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit », je crois que la réalité est tout autre : non seulement Trump n’a pas redonné de grandeur à son pays, mais il a durablement endommagé son image, ses institutions, et son influence mondiale.

1. Des promesses de campagne… ou de campagne de chaos ?

Il est facile de prétendre tenir ses promesses quand :

– On redéfinit les objectifs en permanence,
– On brouille les repères entre succès, communication et fiction,
– On gouverne par slogans et tweets plus que par programmes structurés.

Exemples :

• La « construction du mur » : inachevée, inefficace, et financée… par des fonds détournés du Pentagone.

• Le retrait des troupes (Afghanistan, Syrie) : souvent impulsif, au mépris des alliés locaux (ex : les Kurdes).

• Le « redressement économique » : une illusion dopée à la dette publique, éclatée par le COVID et maintenant poursuivie sans cap stratégique clair.

2. L’effet Trump sur le monde : instabilité, déstabilisation, opportunités pour les autocrates

Donald Trump n’est pas un homme seul. Il est à la fois un produit et un catalyseur de forces profondes : désinformation, populisme, rejet des institutions multilatérales. Mais ce qui le distingue, c’est l’abandon volontaire du leadership moral et stratégique des États-Unis.

• Poutine a profité de la rupture américaine avec l’Europe pour avancer ses pions (Ukraine, Afrique, propagande).

• Xi Jinping a rempli le vide laissé par les États-Unis dans les instances internationales, en Asie, et dans les nouvelles routes de la soie.

• Les alliés historiques sont déstabilisés : l’OTAN menacée, les traités commerciaux piétinés, les démocraties européennes affaiblies par ricochet.

3. Un président manipulé ?

L’idée que Trump serait un stratège machiavélique est un mythe entretenu par ses partisans. Ce qui transparaît, au contraire :

• Une grande imprévisibilité,

• Un narcissisme politique où l’intérêt national est subordonné à l’image personnelle,

• Une perméabilité aux flatteries des dictateurs, bien plus qu’aux analyses de ses propres services de renseignement.

Cela le rend particulièrement vulnérable aux manipulations : de Poutine (complaisance sur l’Ukraine, le hacking, les sanctions) comme de Xi (ambiguïtés commerciales, silence sur les droits humains).

4. Un déclin américain accéléré

L’Amérique de Trump ne s’est pas redressée, elle s’est divisée :

• Crise démocratique interne (Capitole, remise en cause des élections),

• Défiance généralisée à l’égard des médias et de la science,

• Fragilité budgétaire croissante sous couvert de relance.

Et à l’extérieur :

• Le respect n’est plus automatique, il se monnaye ou se défie.

• La parole américaine ne fait plus foi, rendant les traités précaires.

• L’image du rêve américain s’est ternie, laissant place à celle d’un pays imprévisible et fragmenté.

Conclusion (personnelle)

Non, Trump ne tient pas ses promesses.
Il les reformule pour mieux tromper.
Il abîme ce qu’il prétend défendre.
Et il ouvre la voie à des ennemis de la démocratie qui n’en demandaient pas tant.